Les hivers enneigés isolent les villages alpins du reste du monde durant des mois. Ainsi, une fois par an, des villageois se réunissent au four communal et fabriquent le traditionnel pain de seigle - po - dont l’originalité vient de sa pâte travaillée avec de l’eau bouillante - buli - qui maintient stable le produit durant douze mois.
Au cours des trois jours et trois nuits durant lesquels se déroule l’événement relaté ici1, Villar-d’Arêne s’anime. Tandis que les hommes pétrissent et cuisent le pain, les femmes préparent des mets festifs dans leur cuisine qui seront consommés en partage. Rituels collectifs et jeux accompagnent l’occasion. La jeunesse, en bande infernale, fait le charivari jusqu’à l’aube.
A l’origine d’une étude ethnographique réalisée durant une année, cet article a pour objet de décrire la préparation ritualisée du pain de seigle bouilli, produit endogène des terres montagnardes, encourageant le partage, la transmission des savoirs ancestraux ainsi que la préservation d’un patrimoine immatériel (techniques, rites), pilier de l’identité culturelle régionale.
Autor
Escallier, Christine
Palavras-chave
Pain noir,
pain bouilli,
po buli,
Villar-d’Arêne,
France,
Black bread,
boiled bread