With Lipsius in the storm: Louis du Gardin translator of Diva Virgo Hallensis
Resumo
The acts and writings of Louis du Gardin (1572-1633), town physician of
Douay and professor of medicine at its Catholic University founded in 1560 by King
Philip II of Spain, are considered in the context of what is called nowadays the process of “confessionalisation”. Like Saint-Omer, Lille, Valenciennes, Arras and Cambray,
the city of Douay, now in the North of France, belonged to the Southern Netherlands
under Habsburg rule. The archduchess Isabel, daughter of Philip II, and her spouse
Albert, once a cardinal, governed the Netherlands in a spirit true to the decrees of
the Council of Trent. The first official publication of Du Gardin is considered in the
perspective of the religious politics of Isabel and Albert. This modest publication,
dedicated to both, is a translation of the first of Justus Lipsius’ writings in praise of the
Virgin Mary. Lipsius, one of the leading humanists of his time, had caused a scandal
in the protestant world by leaving the University of Leyden in Holland, founded by
William the Silent, leader of the Dutch Revolt against Spanish rule, and by accepting
a chair at the University of Louvain in the Southern Netherlands, where he entered
in close contact with major Jesuit scholars and became a mouthpiece of archducal
politics. By translating Lipsius’ booklet in praise of the Virgin of Hal, Du Gardin
expressed his allegiance to these politics. He was proud to be a former student of J.
Viringus, a pious professor of medicine at the University of Louvain, who in later life
took religious orders and became a canon of the Notre-Dame cathedral of Arras; in
this capacity, he served as a priest at the archducal court. As all his later writings show,
Du Gardin became, like his teacher, an ardent promotor of Counter-Reformation
ideals. Of special interest is his engagement in the cultural life of the city of Douay,
where he spent the rest of his life. As a university professor, he was a prominent
member of the small urban society he chose to live in. In many ways he voiced his
adherence to Roman Catholic orthodoxy. As a physician, he published his ideas about
the exact moment the soul entered the body of a newly born child. As a poet in the
city’s leading artistic society, he helped organising a yearly contest of religious poetry.
Thus, in all his words and deeds he expressed those convictions he already so strongly
adhered to in his rendering in everyday French of Lipsius’ lofty praise of the Diva
Virgo Hallensis.
Les actions et les écrits de Louis du Gardin (1572-1633), médecin ordinaire de la ville de Douai et professeur de médecine à l’université catholique de la ville fondée en 1560 par le roi d’Espagne, Philippe II, sont examinés dans le
contexte de ce qui est appelé de nos jours le processus de « confessionnalisation ».
Comme Saint-Omer, Lille, Valenciennes, Arras et Cambrai, la ville de Douai, située
actuellement dans le nord de la France, faisait partie des Pays-Bas méridionaux
soumis à la dynastie des Habsbourg. L’archiduchesse Isabelle, fille de Philippe II,
et son époux Albert, ci-devant cardinal, gouvernaient les Pays-Bas dans un esprit
fidèle aux décrets du Concile de Trente. La première publication officielle de Du
Gardin est examinée dans la perspective de la politique religieuse des archiducs, à
qui cette publication modeste est dédiée. C’est la traduction du premier des écrits de
Juste Lipse en éloge de la Vierge. Lipse, l’un des humanistes les plus réputés de son
époque, avait causé un scandale dans le monde protestant en quittant l’Université
de Leyde, fondée par Guillaume le Taciturne, chef de la révolte des Pays-Bas
septentrionaux contre la domination espagnole, et en acceptant une chaire à
l’Université de Louvain dans le sud du pays, où il entrait en rapport avec des érudits
jésuites de premier plan et se faisait le porte-parole de la politique archiducale. En
traduisant la plaquette de Lipse à la louange de Notre-Dame de Hal, Du Gardin
exprima son adhésion à cette même politique. Il était fier d’avoir été l’étudiant de
Jean Viringus, professeur dévot de médecine à l’Université de Louvain, qui dans sa
vie ultérieure entra dans les ordres et devint chanoine de la Notre-Dame d’Arras ;
en tant que tel, il servait les archiducs à la cour comme prêtre. Comme le montrent
tous ses écrits postérieurs, Du Gardin s’était fait, à l’instar de son professeur, le
promoteur inconditionnel des idéaux de la Contre-Réforme. Son engagement dans
la vie culturelle de la ville de Douai, où il passait le reste de ses jours, est d’un intérêt
particulier. En tant que professeur à l’Université, il était un membre considérable de
la petite société urbaine dans laquelle il évoluait. De plus d’une manière, il a exprimé
son adhésion à l’orthodoxie catholique. Comme médecin, il publia ses réflexions sur
le moment exact de l’entrée de l’âme dans le corps d’un nouveau-né. Comme poète
de la confrérie urbaine, il contribuait à l’organisation d’un concours annuel de poésie religieuse. Ainsi, dans tous ses faits et gestes il a exprimé les convictions auxquelles
il avait déjà adhéré en traduisant en français courant le solennel éloge lipsien de la
Diva Virgo Hallensis.